Pourquoi le trac peut-il être un allié lors d’une présentation ?
Ecrit par Christian Chanoine
Publié le 05 September 2016
Le trac, tout le monde le connaît et chacun le redoute, mais est-il vraiment notre ennemi ? Prenons par exemple une scène de la vie professionnelle au cours de laquelle vous vous dîtes : « Ça y est ! Ça devait bien finir par arriver un jour… » Car, fort(e) de votre expertise métier, votre hiérarchique est venu(e) vous voir pour vous demander de faire une présentation devant un large auditoire.
Depuis cette annonce, que vous n’avez pas pu ou su refuser, le trac est en vous. Il vous habite et accapare votre esprit. Là où d’ordinaire vous refermez votre ordinateur portable l’esprit libre en quittant le bureau après une journée bien remplie, il se passe quelque chose d’inhabituel. Cette présentation vous obsède et l’échéance qu’elle constitue vous habite de façon permanente.
Le trac : pourquoi et comment se manifeste-t-il ?
Au sujet du pourquoi, les raisons sont infinies ou presque…
- La peur de ne pas être à la hauteur
- La peur du nombre de personnes présentes le jour j
- La peur de ne pas être clair(e)
- La peur du jugement…
Comment votre trac se manifeste-t-il ? Gorge sèche ? Rythme cardiaque soutenu ? Sensation de chaleur ? Boule au ventre ? Bref, vous vous seriez bien passé(e) de ce désordre émotionnel qui commence parfois à se manifester bien avant le jour j.
Comment réagir et quelle attitude adopter ?
Trois approches distinctes peuvent vous permettre d’y faire face.
- Faites confiance à vos expériences passées et ne cherchez pas à combattre votre trac
- Préparez-vous, apprenez à respirer et projetez-vous dans la réussite
- Acceptez les feedbacks pour vous construire et gagner en confiance
Première approche : vous vous définissez comme un « traqueur fou ». Vous cherchez à combattre votre trac au lieu de l’accepter alors que vos expériences passées ont démontré que vos interventions orales sont à la hauteur de ce que l’on attend de vous. Si telle est votre nature et que vos interventions « passent » bien auprès de votre public, pourquoi ne pas prendre ce contre-pied et vous dire que finalement le trac n’est pas votre ennemi mais au contraire un allié qui vous aide à vous dépasser ?
Deuxième approche : vous persistez à vouloir le combattre. Il y a bien sûr des techniques qui ont fait leur preuve. La préparation (« oublier de se préparer c’est se préparer à être oublié »), la répétition (à voix haute) et la respiration abdominale constituent un triptyque efficace. Mais ce que les orateurs oublient la plupart du temps c’est d’effectuer, préalablement à l’intervention, une préparation mentale. A l’image d’un sportif qui s’entraîne pour une compétition, il est important de se visualiser en train de soulever la coupe. Pourquoi ne pas vous imaginer sur scène déclenchant une « standing ovation » à l’issue de votre intervention ?
Troisième approche : vous êtes si exigeant(e) que vous n’entendez pas les retours positifs. Bon nombre de cadres sont tellement exigeants (à commencer par l’exigence vis à vis d’eux mêmes) qu’ils sont incapables d’entendre les feedbacks positifs que certaines personnes leur adressent à l’issue de l’intervention. Trop modestes, trop exigeants, ils se font le film du film en ne voyant que ce qui n’a pas fonctionné. Alors pourquoi ne pas se nourrir des feedbacks positifs et gagner en confiance ?
En conclusion si définitivement vous vous dites : « je préfèrerais ne pas avoir le trac sur scène » rappelez vous cette histoire célèbre que l’on prête à Sarah Bernhardt qui dit à une jeune comédienne qui n’avait pas le trac « Ne t’inquiète pas, ça viendra avec le talent » !
Et vous comment préparez-vous vos interventions ? Quels sont vos « trucs & astuces » pour surmonter votre trac ?