Savoir dire « non » : une compétence indispensable
Ecrit par Véronique Boussac
Publié le 17 October 2017
Dire toujours « oui » pour préserver la relation en acceptant des choses qui vont à l’encontre de nos propres besoins (besoin de temps, besoin de respect des engagements, etc.) n’est pas une option soutenable à long terme. Malheureusement, j’entends beaucoup trop souvent au cours des formations que j’anime (Renforcer son assertivité) : « Je suis trop gentil(le), je ne sais pas dire non ».
Il est fréquent de recevoir des demandes que nous pouvons considérer comme « exagérées » ou bien ce n’est vraiment pas le bon moment pour nous. Et que faisons-nous ? Nous y réagissons en général par l’une des réponses émotionnelles suivantes :
- Etre arrangeant
- Parler d’une manière agressive, d’un ton sec et sans explication
- Ou enfin éviter la réponse (ni oui ni non, en espérant que la demande disparaisse)
Savoir dire non consiste à sortir de ces 3 conditionnements.
Il s’agit de trouver l’équilibre subtil pour à la fois préserver la relation et affirmer ses besoins (et ses droits personnels).
Qu’est-ce qui explique que nous n’osons pas dire « non », qu’il est si difficile de le prononcer ?
Il y a 3 explications à cela :
1. Nos peurs
La peur d’entrer en conflit
La peur d’être jugé ou critiqué
La peur de passer pour un égoïste
La peur de déplaire ou de blesser
La peur de devoir se justifier ou s’excuser
La peur de culpabiliser
La peur de l’autorité
La peur d’être rejeté qui est liée à notre besoin d’être aimé et accepté…
2. Nos Croyances
Qui sont issues principalement de notre éducation.
Quand nos parents nous ont éduqués avec des croyances comme celles-ci :
- il faut faire plaisir aux autres… (et être toujours gentil !)
- il faut penser aux autres et leur donner ce qu’ils veulent…
- c’est malvenu ou impoli de dire non…
Ainsi, dans l’imaginaire collectif, la capacité de savoir dire non serait considérée comme traduisant une attitude égoïste, agressive, blessante.
3. Notre manque d’estime et de confiance en soi
Quand nous manquons d’estime et de confiance en soi :
- nous sommes persuadés de valoir moinsque les autres
- nous avons l’impression de ne pas être capablesde dire non
- nous pensons que nous n’avons pas le droit de refuser et dire non.
Dire « oui » est un acte coûteux en énergie, en frustration
A l’arrivée, dire « oui » malgré nous à une demande est un acte coûteux en énergie, en frustration – avec tous les risques de colère excessive potentielle qui pourraient nuire à la relation. Ajoutez à cela le manque d’affirmation qui peut donc nuire à l’estime de soi, et le tableau est suffisamment peu réjouissant pour avoir envie d’apprendre à dire “non”, non?
Heureusement, il n’est pas nécessaire d’entamer une psychanalyse pour apprendre à dire non.
Face à une demande :
- Que craignez-vous, exactement?
- Quels sont les risques réels, si vous dites non?
- Qu’est-ce que ça vous coûte, si vous dites oui?
- Qu’est-ce que ça vous apportera, si vous dites non?
- Que choisissez-vous?
Si vous hésitez encore, voici deux excellentes raisons pour dire « non » :
- Dire « non », c’est dire « non » à la demande et pas à la personne.
- Dire « non » à la demande d’une personne, c’est se dire « oui » à soi, à ses besoins, ses envies.
Etre à l’écoute de soi et dans le respect de soi.
Autrement dit et pour exemple :
Un(e) ami(e) vous propose un dîner samedi soir : « Je préfère te dire non pour ce week-end, j’ai besoin de me reposer. Je serai ravi(e) de te voir le week-end prochain ».
Lorsqu’il s’agit de votre manager, vous pouvez aussi dire non à sa demande ! Dans certains cas, si lui-même savait dire « non », vous auriez peut-être moins d’urgences à traiter !
« Je regrette d’avoir à te dire non, j’ai besoin de temps pour préparer ce type d’intervention en public. Je te propose que tu fasses la présentation et je serai présente pour la partie questions /réponses ».
Il est vrai que notre interlocuteur peut être déçu, agacé et cela lui appartient. Nous ne sommes pas responsables de ses émotions.
Il ne vous reste donc qu’à vous entraîner à dire “non”, de façon à vous immuniser progressivement contre l’angoisse qu’une telle réponse peut susciter. En commençant par des situations peu chargées émotionnellement, peu implicantes, c’est plus facile! Déterminez d’abord si la situation se prête à un “non”. Pour cela, vous avez besoin d’un peu de temps de réflexion, alors autorisez-vous à dire à votre interlocuteur que vous lui donnerez votre réponse dans dix minutes/deux jours, selon votre besoin. Ex : « j ‘ai besoin d’un temps de réflexion avant de m’engager, etc. »…
Nous vous proposons dans le cadre de nos formations de vous accompagner pour votre montée en compétence